Les sociétés
artistiques se développent en France à la fin du XIXème siècle. Ainsi est fondé
en 1881 la Société des artistes français et en
1889, la Société nationale des beaux-arts. Ces deux
organismes regroupent tous les styles que se soit en peinture comme en
sculpture. Une nouvelle association d’artistes voit le jour en 1893.
Elle a pour but d’unir tous les artistes représentant l’Orient. C’est la
Société des peintres orientalistes. Dans le sillon de cette fondation, d’autres
sociétés artistiques sont créées dans les colonies françaises d’Afrique du Nord.
En Tunisie, l’Institut de Carthage, né en 1890,
devient la principale organisation culturelle au service de la communauté
française, en inaugurant, en 1894, un Salon tunisien, réplique des salons
parisiens[1]. En Algérie, dès
1897, la Société des peintres orientalistes algériens est instaurée. Ce
mouvement de prolifération des sociétés artistiques s’accentue en Algérie et
touche aussi le pays voisin, le Maroc. À
Tanger, ville où l’influence européenne est la plus forte, est inauguré, en
1909[2],
un Salon où chaque orientaliste peut présenter ses œuvres[3].
Avec l’instauration du protectorat français au Maroc (Tanger ne faisant pas
partie du territoire du protectorat), les artistes sont de plus en plus nombreux à venir y résider. Ils sont pour la
plupart incorporés au sein de l’administration coloniale et peignent les
beautés du pays. Ils présentent leurs peintures et leurs sculptures lors des
expositions orientalistes ou coloniales[4]
et quelques fois au Maroc lors des foires[5]
ou expositions privées comme à Casablanca en 1918 à l’Hôtel Excelsior.
Cependant aucune société artistique n’est créée durant les premières années du protectorat.
En effet, il faut attendre 1922 pour que, grâce à l’initiative du général
Lyautey, une association voit le jour. Elle prend le nom d’Association des
peintres et des sculpteurs du Maroc. Dans la lignée de cette association,
d’autres voient le jour à partir des
années 1925. Quelles sont donc ces différentes sociétés artistiques et comment
évoluent-elles jusqu’à la fin du protectorat ? L’Association des peintres
et sculpteurs du Maroc étant la plus documentée fait l’objet d’une étude plus
approfondie. Cela permet aussi de montrer comment certains aspects de son
existence permettent le développement d’autres sociétés artistiques durant les
années 1926 à 1956.
I)
L’Association
des peintres et sculpteurs du Maroc : une longévité à toutes épreuves.
C’est en 1922,
que les peintres français du Maroc prennent vraiment de l’importance avec
l’exposition qui a lieu à la Galerie Georges Petit à Paris entre le 25 octobre
et le 11 novembre[6]. Elle
est effectuée sous le patronage du général Lyautey, le Commissaire résident
général de la République Française au Maroc. On y compte trente-huit artistes
participants. La plupart réside au Maroc comme Mattéo Brondy, Maurice Romberg, Jean
de Gaigneron ou encore Jacques Majorelle. Certains d’entre eux travaillent même au sein de l’administration
coloniale marocaine comme Joseph de la Nézière, Maurice Tranchant de Lunel,
Gabriel Rousseau et Albert Laprade[7].
D’autres sont de passage au Maroc comme Joseph Communal et Jules Emile Galand. Cette
exposition est une réussite. La revue l’Art
et les Artiste consacre trente-sept pages à cette manifestation dans son
numéro de novembre 1922[8]. À partir de cette manifestation,
se fait donc jour l’idée de créer une
société artistique qui regrouperait et promouvrait tous les artistes résidant
au Maroc. Cette initiative a le soutien
de Lyautey. L’Association des peintres et des sculpteurs du Maroc est donc
créée en 1923 plus connue sous le nom de la « Kasbah »[9].
Elle a comme président d’honneur, Léonce Bénédite, le président de la Société
des peintres orientalistes et Armand Dayet, inspecteur général des Beaux-arts
en France et directeur de la revue l’Art
et les Artistes. Son siège central se situe à Rabat, à la Mamounia, dans
les locaux de la direction générale de l’Instruction publique. Cette association a
une assez longue durée de vie. Sa première exposition débute entre le 15
décembre 1923 et le 8 janvier 1924 à la Mamounia de Rabat. Il s’en suit d’une
seconde en mars 1924 à Casablanca[10].
Entre 1923 et 1933, les expositions se font chaque année, en hiver, au sein de
la Mamounia à Rabat ou à la galerie Derche à Casablanca. Il y a peu de
documentation concernant les années 1933
à 1946 mais l’Association continue toujours d’exister avec des réunions toutes
les années mais les expositions en groupes sont sporadiques. À la fin des années
trente, cette société change de nom et devient l’Association des peintres et
sculpteurs français professionnels du Maroc. Elle prévoit pour s’agrandir
encore de mettre en place des délégués dans chaque grande ville marocaine telle
que Fès, Casablanca, Marrakech, Meknès et Rabat[11].
Cette société artiste reprend plus d’activité à partir de 1946. « Après
plusieurs années de sommeil, qui furent pour beaucoup d’entre nous des années
d’angoisse sinon de deuil, l’Association des Peintres et Sculpteurs Français Professionnels
du Maroc, fondé en 1923, regroupant ses anciens membres et s’adjoignant de
jeunes talents, organise une exposition de leurs œuvres, du 27 octobre au 11
novembre 1946, dans la salle des fêtes de la Chambre de commerce et d’Industrie
de Rabat.[12]. »
De 1946 à 1948, l’Association renoue avec les salons annuels. La trace de l’existence
de cet organisme s’efface à partir de
1948. Le premier président de l’Association est Gabriel Rousseau (inspecteur de
l’Enseignement professionnel et du dessin) de 1923 à 1933. De 1933 à 1946, cette
société artistique n’est guère active. Durant ce temps, elle change de
président en 1938. Edouard Brindeau de
Jarny, conservateur du musée des Beaux-arts de Casablanca (dès 1929) remplit ce
rôle jusqu’en 1946. À cette date, Jean Baldoui, inspecteur des arts indigènes, devient
le président de la nouvelle Association des peintres et sculpteurs
français professionnels du Maroc jusqu’en 1948.
Entre 1923 et
1924, vingt-cinq membres forment l’Association des peintres et sculpteurs du
Maroc : Jean Baldoui (inspecteur des arts indigènes à Fès), Edouard
Brindeau de Jarny , Paul Lafond, Gabriel Rousseau (inspecteur des arts
indigènes à Rabat), Jean Hainaut (professeur de dessin au Collège musulman à
Rabat), Albert Laprade ( architecte au plan de ville au Maroc), Blanche Laurent-Bernudeau (sculpteur au
Maroc), André Lenoir (sculpteur à Meknès), Edmond Pauty (chef du service des
monuments historiques entre 1923 et 1925), Raphaël Pinatel (conservateur de la
médersa de la Kasbah des Oudaïas), Carlos Abascal (peintre espagnol), Marcel Vicaire (inspecteur des arts indigènes
à Rabat), Condo de Satriano (professeur de dessin au Lycée Gouraud à Rabat),
Suzanne Crépin (elle séjourne à Oudja), Jean Denis (administrateur de la maison des arts
de Fès), Henri Derche (il réside à Casablanca), Marguerite Prévost (professeur
de dessin au Lycée de jeune fille à Rabat), Aline de Lens-Reveillaud (elle réside
à Fès) [13], Marcel Lalaurie, Azouaou Mammeri, l’aquarelliste
Eugène Delaporte, Jacques Majorelle, Marcelle Ackein, Suzanne Drouet-Cordier[14]
et Mattéo Brondy[15]. D’autres
artistes viennent agrandir les rangs de l’Association comme le caricaturiste
Paul Néri en 1925[16].
Lors de l’exposition de novembre 1929, à
la Galerie Simonson, dans la capitale française, plus de vingt-cinq artistes
français du Maroc sont là. En plus des premiers adhérents, on compte des
nouveaux visages comme Elisabeth Dandelot, Yves Brauyer, Paul Marceau-Vauthier,
Edouard Marcel Sandoz, Camille Paul Josso et André Suréda[17].
Après 1929, de jeunes peintres et sculpteurs viennent de plus en plus nombreux
au Maroc. Quelques uns adhèrent alors à l’Association. En 1941, cette société
artistique compte de nouveaux membres comme Henry Pontoy[18],
Marguerite Delorme[19],
Louis Rioux, Edy Legrand, Lina Pavil (professeur de dessin dans des lycées
marocains), Sloan Franck, Robert Camille Quesnel[20],
Raymond Crétot-Duval[21],
Louis Morère[22]…Mais
aucun artiste marocain n’expose leurs œuvres lors de ces expositions bien que
certains se soient mis à la peinture de chevalet. Ce constat
est présenté au cours d’une petite exposition faite à la Mamounia à Rabat en
1933 « […] on enregistre quelques réussites notables, assez pour nous
avoir permis de constituer à Rabat l'embryon d'une collection d' « Art marocain
moderne » qui a fait une profonde impression dans tous les milieux et dans
toutes les classes. Ce n'étaient plus là les délassements cursifs d'écoliers
buissonniers, mais, déjà, l'épanouissement naturel de jeunes gens n'ayant suivi
aucune école, reçu aucun conseil et n'ayant obéi qu'à leurs tendances
profondes. Encouragés par nous à s'exprimer toujours plus librement, ils ont
réalisé des œuvres ingénues qui, par leurs qualités plastiques, leur justesse
d'observation, l'harmonie de leurs couleurs, leur vaudraient déjà la vedette,
si nous ne jugions prudent de les mettre à l'abri d'une popularité prématurée
et redoutable.[23] »
La période la plus
active de l’Association reste les vingt premières années de sa création. Durant
ce laps de temps, le nombre de peintres se multiplient lors des expositions.
Les œuvres reflètent les beautés du Maroc comme l’exige l’Association. La
peinture est donc proche de l’image ethnographique sans pourtant être trop pittoresque.
Ainsi sont représentés des scènes de rue, des scènes de marché, des scènes
artisanales, des monuments et des vues
des médinas. Quelques portraits sont aussi
exposés bien que la difficulté de trouver des modèles explique le nombre
restreint de ces derniers. Cela n’est pas tout à fait vrai pour Fès où Aline de Lens-Reveillaud,
peintre orientaliste, administre une agence qui permet aux artistes
de se procurer des modèles dans les meilleures conditions[24].
Si les thèmes sont
limités, les styles divergent. Le peintre Bernard Boutet de Monvel a ouvert la
voie de la synthétisation des formes avec ces œuvres datant de 1917-1919. Il géométrise son dessin et utilise
des couleurs froides et ternes pour former son œuvre. Cette méthode picturale
influence d’autres peintres comme Jacques Majorelle dans ces toiles sur
l’Atlas. Marcelle Ackein combine la stylisation des formes et l’emploi de
tonalités chatoyantes dans ces tableaux. Cependant la plupart des œuvres sont quand
même d’une facture plus classique voire proche de la photographie[25].
Bien que
l’Association tend à périclité à partir de 1933, le nombre d’expositions
individuelles d’artistes et notamment de peintres ne fait que croître à Rabat,
à Casablanca et à Marrakech entre 1933 et 1938. Dès 1929, l’hôtel de la Mamounia de Marrakech
ouvre ses portes aux artistes et à leurs œuvres. Entre janvier et février 1934,
Azouaou Mammeri et Gerda Wegener-Porta (peintre nordique) y présentent
respectivement leurs toiles[32].
En décembre 1934, ce sont Jean Baldoui, Marcel Vicaire et Suzanne Drouet-Reveillaud
qui exposent leurs tableaux à la galerie
Derche à Casablanca[33].
La capitale du Maroc[34]
reste quand même la ville où les expositions de peintures sont les plus
nombreuses notamment avec la création, en 1935, de la galerie « l’Echo du
Maroc » dans les locaux du journal éponyme. Le premier à y présenter ses
toiles est Henry Pontoy en novembre 1935[35].
L’Association a
aussi pour but l’ouverture d’un musée des Beaux-arts à Rabat rassemblant des
œuvres françaises contemporaines représentant les beautés du Maroc. Ce musée
voit le jour en 1929. Il est instauré au sein de la Kasbah des Oudaïas, dans la
médersa, faisant pendant au musée des arts indigènes ouvert depuis 1915. Ce
musée est baptisé Musée Delacroix en l’honneur du grand peintre orientaliste du
XIXème siècle. Il accueille notamment les œuvres des artistes du Maroc
(résidents ou pas dans le pays). La même année, est inauguré, au palais de la Mamounia
de Rabat, un musée des Arts français[36].
Il accueille des œuvres d’artistes
métropolitains et du Maroc comme une toile du peintre René-Xavier Prinet[37]
en 1933[38]
ou celle de Jean-Paul Laurens, La Tour
Hassan[39]
Deux ans après la fondation du musée des Arts français, s’ouvre, rue de
l’Avenir, à Casablanca, un musée des Beaux-arts
mettant en valeur les peintures françaises du XIXème siècle mais aussi celles
des Français de métropole et du Maroc comme Azouaou Mammeri. Le directeur de ce musée est Edouard Brindeau de Jarny.
L’Association des
peintres et sculpteurs du Maroc est en lien permanent avec les grandes sociétés
artistiques parisiennes comme la Société des Artistes français et la Société
des peintres orientalistes. Cette dernière a favorisé l’essor de la peinture
marocaine notamment en ouvrant les portes de son Salon à des artistes résidents
au Maroc et en collaborant à l’organisation de la première exposition
parisienne des arts marocains de 1917 au pavillon de Marsan au Louvre[40].
Liée par la bourse du Maroc, créée en 1919 et remise pour la première fois en
1920[41],
la Société coloniale des artistes français accueille en 1921 les artistes du
Maroc lors de son Salon. Certains artistes y adhèrent comme Aline Reveillaud de
Lens qui devient un des huit correspondants de la société au Maroc.[42]
La participation des
artistes de l’Association aux deux grandes expositions artistiques africaines
permet leur renommée en métropole et en Afrique. La première grande
manifestation est l’Exposition artistique de l’Afrique française. Elle est
créée en 1928. Chaque année, elle se tient dans une des trois capitales du
Maghreb[43].
Elle regroupe tous les artistes peignant en Afrique du Nord et en Afrique
occidentale française. En 1929, cette
grande exposition a lieu à Rabat[44].
Les artistes de l’Association sont nombreux à y participer ainsi que quelques
peintres indépendants. Ils sont réunis dans la section marocaine de
l’exposition. La mise en place de cette dernière est souvent donnée au bon soin
d’un des membres de l’Association des peintres et des sculpteurs du Maroc
notamment à Edouard Brindeau de Jarny à partir de 1931. Ce rôle lui est dévolu
jusqu’en 1946. À partir de cette date, c’est Jean Baldoui qui la dirige. Lui
succède entre 1948 et 1953, Marcel Vicaire[45].
Ce poste d’organisateur de la section marocaine est encore donné à Edouard
Brindeau de Jarny pour l’Exposition triennale nord-africaine de 1928 à 1936.
Cette manifestation se déroule tous les ans dans une ville du Maghreb. En 1928,
elle a lieu à Tunis[46].
En 1929, c’est la ville de Casablanca qui l’accueille. En 1930, elle se situe à
Alger en même temps que les festivités données pour le centenaire de la
colonisation de l’Algérie[47].
En 1933, elle se tient à Fès[48].
En 1936, elle a lieu de nouveau à Tunis. Souvent les deux grandes expositions sont
organisées au même endroit et la même année ce qui explique aussi qu’on a
tendance à les confondre. Cette participation de l’Association au sein des ces
deux manifestations montre combien sa notoriété est grande au Maroc et que son
influence sur le développement culturelle du pays est déterminante. D’ailleurs,
dans l’ombre de l’Association d’autres regroupements d’artistes se font jour après
1925.
II) La création d’autres sociétés artistiques au Maroc durant les
trente dernières années du protectorat (1926-1956).
Alors que l’Association
des peintres et des sculpteurs du Maroc prend son essor dans les années 1920,
d’autres sociétés artistiques apparaissent petit à petit. Ces créations sont
des rassemblements de particuliers exerçant la peinture comme loisir. Ainsi en décembre 1926, est fondée la Société
des peintres géographes du Maroc qui regroupent trois artistes de
l’Association : Jean Baldoui, Edouard Brindeau de Jarny et Jean Hainaut.
Cette société est soutenue par la Société de géographie du Maroc. Les toiles
doivent représenter des sujets botaniques, ethnologiques et géomorphologiques. Les œuvres s’apparentent alors à
la photographie. Cette société s’accroît considérablement car elle favorise les
peintres amateurs. Ce dilettantisme est même encouragé par Georges Hardy. « Il serait injuste de
passer sous silence les peintres amateurs, les « peintres du
dimanche ». Eux-aussi sont très nombreux au Maroc, et beaucoup d’entre eux
font même preuve de talent. Ceux de Rabat, sous le patronage de la société
« La Montagne » organisent un Salon annuel, qui, ma foi, en vaut
d’autres.[49] ».
Le Maroc attire
les artistes. Tout est mis en place pour les accueillir favorablement. En
effet, dès 1923, le Service des antiquités, beaux-arts et monuments historiques
fait installer des ateliers pour les recevoir. Ces locaux sont dispersés dans
les plus grandes villes comme Rabat, Casablanca, Safi, Fès, Meknès et
Marrakech. Chaque peintre ou sculpteur peut venir y travailler durant quatre
mois. Au-delà de ce délai, il est possible de demander un transfert dans un
autre atelier[55]. Ce flux
d’artistes participe à l’éclosion de galeries d’exposition comme à Fès[56]
et à Meknès[57] et à
l’émergence de sociétés artistiques plus professionnelles. Deux d’entre-elles
sont fondées la même année, l’une à Casablanca et l’autre à Oujda. La première est le Salon
des indépendants en 1933[58].
« Les portes de ce salon sont ouvertes à tous les amateurs et
professionnels sans distinction de tendances ni d’école, son but principal
étant de centraliser toutes les œuvres dont les auteurs ne pourront qu’y gagner
par la comparaison et la critique à laquelle ils s’exposent et qui les forcera indubitablement
à améliorer chaque fois leur production et à la perfectionner. Œuvre
d’entr’aide mutuelle aussi disons-nous, car les artistes pourront aussi vendre
plus facilement au public le produit de leur art selon le mérite.[59] »
La société artistique accueille des peintres de tout horizon et ne leur impose
pas de présenter des œuvres illustrant le Maroc. Les artistes sont libres
d’exposer les sujets qu’ils souhaitent. Cette liberté d’expression favorise
l’adhésion de nombreux artistes jusqu’alors peu connus au Maroc. Dès la
première exposition, vingt-quatre exposants sont présents et on comptabilise
cent-vingt tableaux. Tous les styles sont exploités, de l’impressionnisme au
réalisme en passant par le cubisme et le futurisme. Un des avant-gardistes
parisiens est même là lors de cette inauguration, il s’agit de Maurice de
Wlaminck, un cubiste reconnu. D’autres artistes moins célèbres sont présents
lors de cette manifestation comme Madame A. Trouillot dont les recherches
picturales sont axées sur le portrait des autochtones juifs et marocains. Les
aquarellistes sont aussi nombreux tels que René Bersnier, Cultrera Albert ou
encore Albert Abt. Il faut aussi noter la participation d’une sculptrice, Marie
Blanche[60].
Cette nouvelle société favorise l’essor des nouveaux artistes et parfois
certains d’entre eux réussissent à organiser des expositions individuelles.
C’est le cas du paysagiste Albert Abt. Cet aquarelliste présente des œuvres du
Maroc, du Jura et du Doubs à la galerie
O’Hana à Casablanca entre le 19 décembre 1934 et le 3 janvier 1935[61].
Robert Ferry, le journaliste artistique de L’Afrique
du Nord illustrée loue son talent et sa manière de peindre. « On reste
surpris, confondu devant ses aquarelles largement larvées et spontanées,
diaphanes, où tout est signé, tout est langage humain, intelligible. Point de
compromis avec une prétendu fidélité, mais un art dépourvu de lourdeurs, de
détails affligeants qui donnent à certaines œuvres un faux aspect de gouaches
ou de peintures à l’huile[62] ».
Dans le sillon du
Salon des indépendants, est fondée à Oujda, l’Association des peintres et
sculpteurs du Maroc Oriental en 1933. Cette partie du Maroc qui était en proie
à des conflits depuis 1921 reprend petit à petit vie avec la fin des hostilités
de la guerre du rif. Oujda, située vers la frontière algérienne, prend un essor
culturel au début des années trente. La ville s’ouvre au tourisme et en même
temps elle profite, elle aussi du fleurissement des expositions artistiques
pour créer son association. Son président est M. Reine. L’Association des
peintres et sculpteurs du Maroc Oriental a pour objectifs de mettre en
valeur sa région par le biais de la
peinture et de la sculpture sans pour autant imposer de thème obligatoire à ses
adhérents. Elle a aussi pour but d’ouvrir un musée des Beaux-arts à Oujda et de
promouvoir des artistes locaux[63].
Pour cela, elle organise un salon annuel qui dure de 1933 à 1939. À la première
manifestation de 1933, on compte seize exposants tous peintres sauf Théodore Sanchez qui est peintre et sculpteur
à la fois[64]. Au
second Salon, quatre autres artistes viennent compléter les premiers exposants.
Au fur et à mesure des expositions, d’autres artistes agrandissent
l’Association. Le plus célèbre d’entre eux est Henry Pontoy qui adhère à la
société en 1937[65].
Après Oujda,
c’est Meknès qui fonde sa société artistique en 1934. Elle a pour nom l’Union
artistique de Meknès. Son président, M. Freyssinet, n’est ni peintre ni
sculpteur[66]. Les
expositions annuelles se situent dans les magasins extérieurs du marché central
de Meknès. Les artistes qui participent à ces manifestations sont pour la plupart
des locaux. Parmi ses illustres inconnus, on compte un adhérent de
l’Association des peintres et sculpteurs du Maroc, le caricaturiste Paul Néri[67].
Enfin, en 1936 à
Rabat, est fondé le Foyer artistique des peintres du Maroc. Son président est René
Martin (1891-1977). Ce peintre suisse s’est installé à Marrakech depuis 1925.
« Il consacre la plus grande partie de son œuvre au paysage marocain, aux
types, aux scènes si pittoresques de la vie rude des montagnards. [68]»
Le premier salon de ce regroupement de
peintres et sculpteurs ouvrent en décembre 1936 dans le hall du Service du
Commerce à Rabat[69]. Les
expositions suivantes se font au
Pavillon des expositions du Triangle de vue à Rabat[70].
En 1937, le foyer compte soixante-cinq adhérents[71].
Comme l’Association des peintres et sculpteurs du Maroc, le Foyer artistique
des peintres du Maroc favorise les artistes figurant des vues du pays. Elle
prétend peut-être prendre la place de la première société artistique du Maroc.
Malgré une
floraison de sociétés artistiques, il existe des peintres indépendants qui ne
participent pas aux différents salons mais exposent périodiquement dans les
galeries de Rabat, Casablanca et de Marrakech. C’est le cas de la famille
Teslar. Olek Teslar (1900-1952) est un peintre polonais qui a été assistant
dans la section peinture à l’Académie des Arts décoratif de Nice à la fin des
années vingt. Il se marie avec son élève, Jeannine Guillou, en 1929. Ce couple
de peintre part en Pologne en 1931 où nait son fils, Antoine. Ils parcourent
les Carpates avant de se fixer définitivement à Marrakech en 1932 où ils
rejoignent les deux frères d’Olek, Antoine[72]
et Alexandre, eux-aussi artistes.
Antoine Teslar a commencé à présenter des céramiques émaillées à
Marrakech en 1931 avant de passer à l’aquarelle en 1934[73].
À partir de cette date-là, il n’expose plus que ses toiles en compagnie de son
frère et de sa belle-sœur. En 1935, les trois artistes présentent leurs tableaux
de Concarneau et Quimper ainsi que des aquarelles du Maroc à la galerie Derche
à Casablanca[74]. L’année
suivante est exceptionnelle pour Antoine qui expose des vues de Marrakech à la
galerie « L’Echo du Maroc » à Rabat et à la galerie Charpentier à
Paris[75].
Après la Seconde
Guerre mondiale, le Maroc retrouve un second souffle culturel avec l’éclosion
de nouveaux salons. Le retour à plus intense activité de l’Association des
peintres et sculpteurs français professionnels du Maroc en 1946 est accompagné
par la création l’Union des peintres et sculpteurs professionnels du Maroc en
1947. Cette société artistique a pour président le sculpteur et peintre Henri
Wacquiez, directeur de l’Ecole des beaux-arts de Casablanca. L’objectif de
l’Union est l’entraide et le secours ainsi que la défense des intérêts des
artistiques qui y adhèrent[76].
La société à deux sièges, l’un à Rabat et l’autre à Casablanca. Sa première
exposition annuelle à lieu à la boutique d’art de Rabat entre le 10 et le 21
octobre 1947[77].
La même année, à
Casablanca, est créé le Salon d’Automne[78].
Il a pour but de montrer une fois l’an les
meilleurs artistes français et marocains du pays. Son président Bernard
Saint-Aignan encourage ainsi les jeunes talents marocains à venir exposer. Les
adhérents des sociétés artistiques existantes viennent aussi y présenter leurs
œuvres après que ces dernières ont été validées par le jury de l’exposition.
Celui-ci devient de plus en plus sévère après deux ans d’existence du Salon.
Les peintres et sculpteurs sont sélectionnés par rapport à leurs qualités et
non à leur notoriété. Finalement très peu d’artistes sont présentés au Salon.
On retrouve parmi les heureux participants beaucoup d’inconnus et aussi
quelques grands comme Henri Wacquiez. Ce dernier expose, au Salon de 1949, deux
tableaux, Le Sebou et Sidi Bernoussi, ainsi qu’une sculpture, Panthère se léchant[79]. Les
premiers peintres marocains apparaissent aussi aux Salons d’Automne. Ils ne
sont que trois, Mohamed Ben Allal[80],
Farid Belkahia[81] et
Moulay Ahmed Drissi[82].
Ils illustrent déjà la jeune génération de peintres modernes[83].
On retrouve ces trois artistes au salon d’hiver de Marrakech[84]
qui ouvre ses portes en 1949. Son président est Olek Teslar jusqu’en 1952, date
de sa mort. Le Salon d’hiver de Marrakech
a pour but de nouer des relations artistiques entre la métropole, le Maroc et
l’étranger. Pour cela, il est ouvert aux artistes professionnels français,
étrangers et marocains. Il encourage aussi les amateurs à venir présenter leurs
œuvres. Au premier Salon, on compte quarante-quatre exposants dont deux
Marocains. Au Salon de 1951-52, on compte quatre-vingt-six exposants dont cinq artistes
marocains et au troisième Salon de 1952-1953, on compte soixante-treize
exposants dont six peintres marocains[85].
À côté des trois artistes, Mohamed Ben
Allal, Farid Belkahia, Moulay Ahmed Drissi, apparaissent Omar Mechmacha,
Mohamed Ben Driss et Si Hassan el Glaoui[86].
Ces plasticiens sont issus d’une tradition orientaliste et classique à cause de
leur contact avec les artistes français au Maroc. Ils puisent leurs sujets,
comme leurs confrères, « dans un environnement immédiat de carte postale
et se complaisent dans le traitement de scènes folkloriques empruntées à la vie
quotidienne.[87] » Ces
peintres n’exposent pas uniquement qu’aux Salons d’Automne et d’Hiver. Le
Service des arts et folklore du Maroc dirigé par Marcel Vicaire les encadre
aussi en les présentant dans tout le pays grâce à des exposions itinérantes. La
première a lieu en 1956 à Rabat. La seconde et la troisième ont lieu
respectivement à Rabat en 1958 et 1959[88].
Après l’indépendance, les artistes marocains sont de plus en plus nombreux. Ils
remettent en question leur héritage occidental et ouvrent de nouveaux horizons
à l’art plastique marocain.
En retrait par
rapport à la Tunisie et à l’Algérie en ce qui concerne la création des sociétés
artistiques, le Maroc rattrapent les autres pays du Maghreb à partir de 1923.
En effet, l’Association des peintres et sculpteurs du Maroc apparaît sur le
devant de la scène. Elle permet de faire connaitre les artistes français
résidents du Maroc au sein même du pays mais aussi à l’étranger par le biais de
nombreuses expositions collectives et individuelles. Elle épaule le
gouvernement colonial afin de mettre en place des musées des Beaux-arts permettant
la valorisation de la modernité des arts plastiques au Maroc. Son influence est
grande car elle favorise l’émergence d’autres sociétés artistiques. Ces
dernières promeuvent les peintres et
sculpteurs des différentes régions du pays ainsi que les Marocains eux même.
Les Salons d’Automne de Casablanca et d’Hiver de Marrakech participent à la
mise en valeur de ces jeunes artistes, complétant ainsi le rôle du Service des
arts et du folklore instauré au Maroc en
1945. La fin du protectorat n’enraye pas le développement de la peinture et de
la sculpture marocaine. Bien au contraire, elle permet aux artistes de dépasser
les œuvres classiques avec la création de courants modernes. « La Jeune
peinture marocaine », selon le titre de l’exposition qui à lieu à la
galerie Bab Rouah à Rabat en 1960, explose et participe à la création d’un art
contemporain qui se renouvelle année après année.
[1] Lumières
tunisiennes, (Exposition au Pavillon des Arts 19 mai-3 septembre 1985),
Association française d’Action Artistique, Paris, Édition des Musées de la
Ville de Paris/AFAA, 1995, p.14.
[2] Rabanit,
Henri, « Art et littérature », France-Maroc,
juin 1923, p. 118.
[3] Ce Salon
est une création du Stade Marocain de Tanger. Les artistes français, étrangers
et résidents en Algérie y participent. Ce Salon durera durant toute la période du protectorat français.
[4]
La Société coloniale des artistes français voit le jour en 1908 à Paris.
[5] Trois
foires ont été mises en place au début
du protectorat, l’Exposition de Casablanca en 1915, la Foire de Rabat en 1916
et la Foire de Fès en 1917. Ces manifestations étaient les vitrines des œuvres
de la colonisation française au Maroc. [6]
Rouger, Gustave, « Nos artistes au Maroc », L’Art et les Artistes, novembre 1922, p. 3 à 40.
[7] Maurice
Tranchant de Lunel est directeur du Service des Antiquités, beaux-arts et
monuments historiques jusqu’en 1923. Joseph de la Nézière est directeur de
l’Office des arts indigènes jusqu’en 1923. Albert Laprade est architecte au
Maroc qu’il quitte aussi au début des années 1920. Quant à Gabriel Rousseau, il
restera inspecteurs de l’Enseignement
professionnels et du dessin aux arts indigènes jusqu’en 1935.
[8] Théliol,
Mylène, « L’Association des peintres et sculpteurs du Maroc
(1922-1933) », Rives
méditerranéennes, Jeune chercheur,
n° 32-33, février 2009, p. 242
[9]
K.er-Melin, «Les Artistes au Maroc : L’Exposition de la
« Kasbah » », France-Maroc,
n°86, janvier 1924, p. 3
[10]K.er-Melin,
« Les Artistes au Maroc : L’Exposition de la
« Kasbah » », France-Maroc,
n°91, juin 1924, p. 107-115
[11]
Archives privées d’Astrid Mallick,
Procès verbal de l’Assemblée
générale de l’Association des peintres et sculpteurs professionnels du Maroc du
28 juin 1941.
[12]
CADAN, Archives du protectorat du Maroc, Cabinet
civil, 1MA/6B, artistes au Maroc : « Lettre de Monsieur Baldoui au
Résident général au Maroc, Erik Labonne, l’invitant à l’exposition de
l’Association des peintres et sculpteurs français professionnels du
Maroc », 2 octobre 1946
[13]
Ker-Merlin, « Les Artistes au Maroc : L’Exposition de la « Kasbah » »,
France-Maroc, n°86, janvier 1924,
p.3-6
[14]
Elle se mariera avec André Reveillaud et deviendra Suzanne Drouet-Reveillaud en
1926.
[15]
« Exposition de la Kasbah à Paris », France-Maroc, novembre 1924, p. 194. Les peintres de l’Association
exposent avec d’autres peintres ayant résidé au Maroc ou juste passé dans ce
pays comme Joseph de la Nézière, Bernard Boutet de Monvel, Jean Bouchaud….
[16]
Ker-Merlin, « Les expositions marocaines », France-Maroc, n°109, décembre 1925,
p.223-224.
[17]
Rousseau, Gabriel, « Peintres et peintures au Maroc », Le monde colonial illustré, avril 1930,
p.5-6.
[18]Henry
Pontoy (1888-1968) est peintre français indépendant qui s’est installé à Fès
dès 1925. Il enseigne le dessin au collège Moulay Idriss jusqu’en 1940. Il
peint sur le vif de nombreuses vues de la région de Fès mais des paysages du
Sud du Maroc. Il réside au pays chérifien jusqu’en 1965.
[19]
Marguerite Delorme réside à Fès depuis 1921. Elle est une artiste reconnue dès
1924 par le biais d’expositions personnelles à rabat mais aussi à Paris. Il est
fort probable qu’elle ait rejoint l’Association des peintres et sculpteurs du
Maroc entre 1924 et 1925.
[20] Robert
Camille Quesnel (1881-1962) habite Sefrou depuis 1930 où il a ouvert un
atelier. Il y peint de nombreux paysages
de la région ainsi que des portraits et des scènes de la vie quotidienne à
l’aquarelle ou à la gouache. Il réalise aussi des séries d’aquarelles sur la
chasse car c’est un sport qu’il affectionne. Il les présente pour la première
fois à la galerie de « L’Echo du Marc » à Rabat en 1936
[21] Raymond
Crétot-Duval (1895-1986) est adhérent à la Société des artistes français et des
paysagistes français. Il parcourt le Maroc entre 1934 et 1937 pour recueillir
des vues de ce beau pays. Lors de ces pérégrinations, il expose régulièrement à
Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès où il s’installe après 1945.
[22]
Archives privées d’Astrid Mallick, Procès verbal
de l’Assemblée générale de l’Association des peintres et sculpteurs
professionnels du Maroc du 28 juin 1941.
[23]
Baldoui, Jean, « L’évolution », Nord-Sud :
les Arts indigènes, 1933, p. 58 (56-59)
[24]
Elle tient cette agence jusqu’à sa mort en 1924.
[25]
Théliol, Mylène, op.cit, p. 245
[26] Ibidem,
p. 243
[27] Le
palais de la Mamounia à Rabat accueille
la Direction de l’Instruction publique, des beaux-arts et des
antiquités dès 1930 et un pavillon est
réservé aux expositions d’art.
[29]
« L’exposition du Sculpteur de Hérain à Rabat », L’Afrique du Nord illustrée, 15 février 1930, p.11.
[30]
« La semaine artistique : le Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 8 juin 1935, p.15.
[31]
« Peintres marocains : l’exposition Vicaire à Casablanca », L’Afrique du Nord illustrée, 30 janvier
1932, p.17
[32]
Henry, Paul, « L’exposition Porta-Mammeri à Marrakech », L’Afrique du Nord illustrée, 2 février
1934, p.5
[33]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique », L’Afrique du Nord illustrée, 6 décembre 1934, p.VII
[34]
Rabat est devenue la capitale du Maroc en 1913.
[35] Arnaudies,
Fernand, « La semaine artistique : Le Maroc», L’Afrique du Nord illustrée, 23 novembre 1935, p.35
[36]
« Le peintre et le Sultan », L’Afrique
du Nord illustrée, 2 février 1929, p.3
[37]
René-Xavier Prinet (1861-1946) a été l’élève de Jean Léon Gérôme. C’est un
artiste académique proche des artistes comme Albert Besnard, Lucien Simon et
Antoine Bourdelle. Il enseigne le dessin et la peinture dans un atelier pour
les femmes-artistes à l’Ecole nationale des Beaux-arts à Paris. Il peint des
intérieurs bourgeois, des portraits, quelques tableaux d’histoire et des
paysages de Franche-Comté et de Normandie.
[38] CADAN, Archives du protectorat du Maroc, Cabinet
civil, 1MA/6B, artistes au Maroc : -« Lettre de M. Borély, directeur
du Service des beaux-arts et monuments historique au Résident général de la
République française au Maroc concernant la réception d’un tableau du peintre
Prinet au musée des arts Français, à la Mamounia, à Rabat », 16 décembre 1933, n°180DRS.
[39]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 23 novembre
1935, p.35.
[40] Exposition des arts marocains au Pavillon de
Marsan, mai-juin 1917, Édition de France-Maroc, 1917, p. 2-6.
[41]
Gaston Broquet est le premier à la recevoir.
[42]
Catalogue de la société coloniale des artistes français, 1928, p.8.
[43] Randau,
Robert, « L’Exposition artistique de l’Afrique française », L’Afrique du Nord illustrée, 25 mai
1934, p.3-4.
[44]
« L’Exposition artistique de l’Afrique française », L’Afrique du Nord illustrée, 15 juin 1929, p.3
[45] CADAN, Archives du protectorat du Maroc, Cabinet
civil, 1MA/93, Exposition
[46]
« Une exposition artistique Nord-africaine à Tunis », L’Afrique du Nord illustrée, 14 mai
1928, p.6
[47]
Vidalenc, Georges, « L’exposition triennale nord-africaine de 1929 »,
L’Art et les artistes, octobre 1929,
p.33-34
[48]
« L’Exposition triennale nord-africaine de peinture et de
sculpture », L’Afrique du Nord
illustrée, 22 avril 1933, p.11
[49] Hardy,
Georges, « La vie intellectuelle et artistique au Maroc », Le comité de l’Afrique française et le
comité du Maroc, supplément de mars 1927, n°3, p.111
[50]
« Premier Salon militaire au Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 17 novembre 1928, p.5
[51] Odette
Bruneau (1891-1984) a étudié le dessin à l’Ecole des beaux-arts de Besançon
entre 1908 et 1911. Elle poursuit son apprentissage de peintre à Paris auprès
de Fernand Cormon. Epouse d’un officier, elle le suit au Maroc en 1916. Le
couple s’installe à Casablanca. Odette devient professeur de dessin dans un
lycée. Elle participe aux salons des militaires dès 1928. Dans les années 1930,
elle expose dans les galeries casablancaises comme la galerie Monterrat en
1935.
[52] Théophile-Jean Delaye (1896-1970), lieutenant dans l’armée, est affecté en 1925 au Service géographique de l’Armée au Maroc.
Il réside dans ce pays jusqu’en 1960. Il est aussi un grand artiste croquant
sur le vif au fusain, à l’aquarelle, à l’encre de chine ou à la gouache les
hommes comme les paysages de l’ensemble du Maroc.
[53]
« Le troisième Salon militaire de Peinture à Casablanca », L’Afrique du Nord illustrée, 24 octobre
1930, p.14
[54]
« Le troisième Salon militaire de Peinture, Sculpture et Arts appliqués
des Troupes du Maroc », L’Afrique du
Nord illustrée, 27 septembre 1930, p.5.
[55]
« Les Maisons des arts au Maroc », L’Art et les artistes, n°40, octobre 1923, p. 202.
[56]
Jean-Emile Laurent expose ses peintures dans une galerie au boulevard Poeymirau
à Fès en février 1936 in Arnaudies, Fernand, « La semaine
artistique : Maroc », L’Afrique
du Nord illustrée, 21 février 1936, p.15.
[57] Le
peintre Louis Endrès présente ses toiles dans les stalles extérieures du Marché
central de Meknès in Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique :
Maroc », L’Afrique du Nord
illustrée, 8 juin 1935, p.15
[58] J’au
uniquement des documents concernant le premier Salon des indépendants du Maroc.
Je ne sais pas si d’autres manifestations ont suivi entre 1934 et 1939.
[60]
Ibidem.
[61] Une
autre exposition d’Albert Abt a lieu au même endroit entre décembre 1935 et
janvier 1936 avec les mêmes toiles.
[62] Ferry,
Robert, « Albert Abt, peintre à la Galerie O’Hana, à Casablanca », L’Afrique du Nord illustrée, 22 décembre
1934.
[63]
« Le second salon de peinture et de sculpture », L’Afrique du Nord illustrée, 22 juin 1934, p.8-9
[64]
« Le Salon des Artistes du Maroc Oriental », L’Afrique du Nord illustrée, 11 mars 1933, p.14.
[65]
De Sivry, Jean, « Maroc Oujda : Vernissage », L’Afrique du Nord illustrée, 15 juin
1937, p. 9
[66]
« Les premiers jeux floraux à Meknès », L’Afrique du Nord illustrée, 6 juin 1936, p.9
[67]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 6 juillet
1935, p.13.
[68]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 18 juillet
1936, p.14.
[69]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc-Rabat », L’Afrique du Nord illustrée, 21 novembre
1936, p.14
[70] CADAN,
Archives du protectorat du Maroc, Cabinet civil, 1MA/6B, artistes au Maroc :
« Lettre de Monsieur René Martin au Résident général de la République française
au Maroc indiquant la liste du nouveau bureau du Foyer pour l’année 1937 », 20
janvier 1937
[71] CADAN,
Archives du protectorat du Maroc, Cabinet civil, 1MA/6B, artistes au Maroc :
Lettre de Monsieur René Martin, Président du Foyer artistique des peintres du
Maroc, au Résident général de la République française au Maroc, l’invitant à
l’exposition de ce foyer qui se déroulera le 10 novembre 1937 à 16 heures, au
Pavillon des expositions du triangle de Vue à Rabat », 3 novembre 1937
[72]
Olek Teslar ouvre un atelier de peinture à Marrakech.
[73]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 18 avril 1936, p.19
[74]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Maroc », L’Afrique du Nord illustrée, 23 novembre
1935, p. 35.
[75]
Arnaudies, Fernand, « La semaine artistique : Paris », L’Afrique du Nord illustrée, 19 décembre 1936, p.11
[76] CADAN, Archives du protectorat du Maroc, Cabinet civil,
1MA/6B, artistes au Maroc : « Projet de la création d’un groupement
d’artistes à Rabat », 25 septembre 1947
[77] CADAN,
Archives du protectorat du Maroc, Cabinet civil, 1MA/6B, artistes au Maroc :
« Lettre de M. Wacquiez, Vice-président de l’Union des peintres et sculpteurs
professionnel du Maroc, au Général Juin, Résident général de France au Maroc,
l’invitant à la première exposition de l’Union qui se tient à Rabat, à la
boutique d’art entre le 10 et 21 octobre 1947 », 8 octobre 1947.
[78]
Le Salon d’Automne de Casablanca existe
encore de nos jours.
[79] CADAN,
Archives du protectorat français au Maroc, Cabinet civil, 1MA/93, exposition :
Catalogue du Salon d’Automne de Casablanca du 21 octobre au 6 novembre 1949.
[80] Mohamed
Ben Allal a travaillé (1928-1995) comme cuisinier
chez le peintre Jacques Azéma à Marrakech à partir de 1944. Celui-ci
l’encourage à déployer sa fougue créative dans la peinture. En 1953 et grâce à
l’appui de son mentor, Mohamed Ben Allal participe à une première exposition
avec d’autres artistes marocains dont Farid Belkahia et Moulay Ahmed Drissi. Il
s’impose alors d'emblée comme l’un des principaux représentants de l’école
naïve au Maroc. www.abc-artgallery.com
[81] Farid
Belkahia est né en 1934 à Marrakech. Il est imprégné d’art grâce à son père qui
fréquente les milieux artistiques étrangers. Il se lie aux peintres Antoine,
Olek, Jeannine Teslar et Nicolas de Staël. Voir son site internet : www.faridbelkahia.com
[82] Moulay
Ahmed Drissi (1924-1973) : Il s’intéresse à la peinture et à la sculpture
en autodidacte. Sa rencontre en 1945 avec des peintres suisses marque le début
de sa carrière. Il réalise de nombreux voyages à l’étranger (Suède, Italie) et
un long séjour à Paris. Sa première exposition personnelle a lieu en 1952 à
Lausanne. Il est un peintre naïf.
[83] CADAN,
Archives du protectorat français au Maroc, Cabinet civil, 1MA/93, exposition :
« Lettre du Président du Salon d’Automne de Casablanca, Bernard
Saint-Aignan, à sa Majesté Mohamed Ben Youssef », 19 novembre 1955.
[84] CADAN,
Archives du protectorat français au Maroc, Cabinet civil, 1MA/93, exposition :
Catalogues du deuxième et troisième
Salon d’hiver du Maroc à Marrakech.
[85] CADAN,
Archives du protectorat français au Maroc, Cabinet civil, 1MA/93, exposition :
« Lettre de Monsieur Olek Teslar, artiste-peintre, au Résident général de la
France au Maroc, le général Juin, expliquant les objectifs de la fondation du salon d’hiver de
Marrakech », 22 janvier 1952
[86] Hassan
El Glaoui est né en 1923 à Marrakech. Il est le fils du Pacha de la ville, Thami El Mezouari El Glaoui (1879-1956).
C’est grâce à Winston Churchill, un ami de son père, que le jeune part en
Europe étudié la peinture auprès des grands artistes à la fin des années 1940.
Il revient au Maroc où il peint notamment des scènes de chevaux (fantasias),
natures mortes et des portraits.
[87]
M’rabet, Khalil, Peinture et
identité : l’expérience marocaine, Edition l’Harmattan, Paris, 1987,
p. 58.
[88] Ibidem, p.157
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