Joseph de la Nézière (1873-1944)
est un peintre orientaliste, ethnographique[1],
un peintre de « race »[2]
pour certains mais en tout cas il est un grand voyageur. Tout au long de ses
périples dans plusieurs contrées du monde, il a su capter les traits
essentiels, peut-être un peu pittoresques, des différentes cultures et sociétés
qu’il a croisées. Sociétaire des Peintres orientalistes français, il expose
depuis 1897, à leur salon annuel, des vues et scènes des différents pays qu’il
a visités comme la Bosnie-Herzégovine en 1894, la Tunisie en 1897, l’Afrique
occidentale française en 1898, La Chine,
la Corée, le Japon entre 1901 et 1902, le Siam en 1901 et 1911 ou encore l’Inde
en 1906-1907[3].
De ces contrées lointaines, il rapporte des dessins et peintures illustrant les
moments de la vie quotidienne, des portraits d’inconnus ou de souverains et des
paysages. Joseph de la Nézière est un peintre itinérant jusqu’en 1914 où il se
fixe pour neuf ans au Maroc. L’artiste a
déjà séjourné dans ce pays. En 1908, il a visité Tanger et a même exposé
quelques dessins lors du Salon annuel de cette ville. Mais il se fixe au Maroc
que lorsqu’il reçoit sa mobilisation dans l’armée le 30 août. Il arrive au pays
chérifien en novembre 1914. Le 13 décembre, il est nommé Caporal des zouaves à
la Résidence générale du protectorat français au Maroc[4].
Ainsi promu officier de l’armée
coloniale marocaine, il ne va pas pourtant être utile sur les champs de
bataille mais ses talents d’artiste vont servir la cause de Lyautey. En effet, ce dernier veut rénover le royaume chérifien sur le plan économique et
administratif. Mais le Maroc depuis la signature du protectorat le 31 mars 1912
est en proie à des soulèvements de populations contre la présence française.
Hubert Lyautey a été envoyé dès avril 1912 pour remettre de l’ordre dans le
pays et instauré physiquement le protectorat avec l’aide de l’armée coloniale. Cependant
la situation conflictuelle des années 1914-1918 n’arrange en rien la politique de
pacification engagée. Avec le peu d’hommes encore présents et les soldats non
valides pour le front, Lyautey s’engage à maintenir le Maroc sous la tutelle
française. Il développe une politique de mise en valeur de la culture marocaine
dont les peintres, sculpteurs, architectes et autres artistes en sont les
artisans. Joseph de la Nézière fait partie de ces maîtres d’œuvre de l’art
marocain, il est incorporé, en 1915, au Service des antiquités, beaux-arts et
monuments historiques dirigé par un autre peintre, Maurice Tranchant de Lunel. C’est dans cet organisme qu’il va mettre en
place la sauvegarde des arts du Maroc et la valorisation des beautés du pays.
[1]
Théliol, Mylène, « L’Extrême-Orient dans la peinture du début du XX° siècle :
la vision de l’artiste orientaliste et ethnographe, Joseph de la Nézière. »,
SINOPIA 2, septembre 2004, p.61 à 75.
[2] Legrand,
Alain, « Joseph de la Nézière, peintre de « race » », Philatélie populaire, n°514, juin 2006, www.philatelie-populaire.com.
[3] Théliol,
Mylène, La Société des peintres
orientalistes et Joseph de la Nézière, DEA d’histoire de l’art, Université
Aix-Marseille I, 2003.
[4] Biographie de Joseph de la Nézière, www. delaneziere.free.fr/joseph
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